La Traversée
La poignante odyssée d’enfants migrants, comme sortis d’un tableau de Chagall. Remarquable.
« C’est comme ça qu’on est partis. Mon frère traînait. Ma mère pleurait. Mon père criait. Et moi j’étais survoltée. » Ainsi commence La Traversée, c’est-à-dire le voyage de l’adolescente Kyona et de son cadet, Adriel, depuis un village dont la douceur chatoyante s’efface soudain, noircie par la haine et les persécutions. Il faut fuir. Endurer les séparations, les deuils, le danger. Passer des frontières hostiles, affronter des ogres friands de misère humaine. Mais aussi, parfois, trouver un peu de répit [...]
Nous voilà dans un tableau vibrant et émouvant, un fleuve de couleurs d’une richesse et d’une beauté sidérantes, comme si le peintre Marc Chagall racontait le destin de deux enfants migrants.
Peintre, plasticienne et réalisatrice, Florence Miailhe nous avait déjà éblouis avec une brassée de films courts [...] Elle reprend aujourd’hui sa technique d’animation très particulière – la peinture sur plaque de verre – pour un premier long métrage en tous points exceptionnel.
[...] Cette somptueuse odyssée s’inspire de l’histoire familiale de la cinéaste. Ses arrière-grands-parents, Juifs ukrainiens, fuirent les pogroms au début du XXe siècle, puis sa mère et son oncle prirent les routes vers la zone libre, pour échapper aux nazis.
Mais les héros de La Traversée pourraient être afghans, syriens ou maliens : le film embrasse, avec toute la puissance du conte, l’éternelle errance des réfugiés, à travers une Europe imaginaire, à la fois intemporelle et d’une actualité brûlante.
[...] Ces héros de peinture ont plus de chair et d’humanité que bien des personnages en prises de vues réelles. Florence Miailhe leur offre un splendide écrin de poésie, d’or et de sang. Une terre d’asile.
Source : https://www.telerama.fr/cinema/films/la-traversee%2Cn6630204.php
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