À l’Est, le conflit se joue aussi sur le terrain numérique. Avec des conséquences qui pourraient être bien réelles. Faut-il s’attendre au pire ? En pleine invasion de l’Ukraine, alors que pleuvent de vraies bombes sur le pays, comment rendre compte de la menace numérique sans jouer à se faire peur ? Et évaluer un danger bien réel sans sauter à pieds joints dans le fantasme d’un « cyber-Pearl Harbor » 1 ? Sur le front de l’information, un premier affrontement s’est traduit par l’annonce de l’interdiction des médias d’État RT et Sputnik dans l’Union européenne. Désormais, chaque camp se met en ordre de bataille sur Internet. Jusqu’à présent, les cyberattaques russes, dont le nombre est presque impossible à évaluer, sont circonscrites au théâtre des opérations et aux belligérants. Elles visent des objectifs opérationnels : sites institutionnels, de médias ou de grands acteurs énergétiques. Ces cyberattaques constituent l’apogée d’une ten...